21 mars 2020 : cher vide ...

Bonjour les Beautés de la Terre,

 

Tout d'abord, j'espère du fond du cœur que vous allez bien et que vous prenez soin de vous et de vos proches avec tendresse, présence, amour... et patience aussi ;).  En tout cas, du mieux que vous pouvez étant donné le contexte unique.

Pas une ligne écrite depuis des jours. Non pas que je sèche, au contraire, ça se bouscule. C'est même trop. Par contre, ce soir, un "essentiel" est monté. Je vous le partage mais me garderais bien d'en faire une généralité ou un même conseil, soyons clairs. Je vous parle juste de ma prise de conscience du moment.

Je constate que je suis complètement réfractaire à toutes les belles, généreuses et enthousiasmantes initiatives lancées sur les réseaux par mon entourage : à midi on fait de la musique sur le balcon, sur sa terrasse, dans son jardin, à 20h00 on applaudit le personnel médical et soignant, chaque matin, le défi  X ou Y, chaque soir, le sport en vidéo etc. J'avais même des idées... Je trouve tout super, mais n'ai rien envie de suivre ou de mettre en place. Et ce soir, un éclairage. Nous sommes (on l'a déjà bien expliqué depuis l'année dernière) en écroulement de structures obsolètes, qu'elles soient individuelles et/ou collectives. Il y a donc un temps nécessaire pour traverser les émotions qui vont avec les différentes phases. Et il y a surtout un temps de vide. Or, depuis une petite semaine, nos vies et nos agendas à peine bouleversés et arrêtés dans leur élan, se remplissent déjà de mille choses. Comme en survie de remplissage.  Pas de SAS, rien,  on remplit, c'est tout. C'est une petite vidéo très drôle qui m'a mis la puce à l'oreille. Merci.

Or, je crois que j'ai besoin de laisser ce vide et de choisir comment et quoi remettre en place dans ma vie car je crois que l'occasion est trop belle (pardonnez-moi l'expression, je ne veux choquer personne). Je pense pourtant faire partie des personnes qui ont déjà bien cheminé vers une vie plus en adéquation avec mes aspirations, mes idéaux, une vision de la société, un désir d'humanité plus centrée sur le cœur, le partage... Oui mais : la vie me propose un autre pas de géant.  Pourquoi l'éviter à tout prix ?

Pour l'anecdote (vive l'autodérision ! ) samedi , sentant comme vous tous le vent tourner, j'ai foncé dans un magasin pour faire provision, non pas de papier toilette et de pâtes ,mais de matières pour créer dans l'atelier. La fourmi était prévoyante, et assez heureuse d'avoir choppé le truc juste avant la fermeture des magasins. Sure que j'allais créer comme une fofolle. Et rien. Une semaine complète de désert créatif. Alors, oui, il a fallu d'abord vivre les peurs, les laisser s'approcher, les infuser, prendre des décisions, se centrer, s'ancrer ... Et ce n'est pas fini, loin de là. Mais, quand on prend un peu de recul, une semaine ce n'est rien, quand on sent que le monde qu'on a connu pourrait bien changer de visage.

Paradoxalement, alors même qu'on l'attendait comme un soleil providentiel, le changement reste pour tous d'un inconfort abyssal parfois.

En ce jour de printemps+1, je décide donc de m'offrir ce temps sans objectif et sans projection. Je vais résister à m'accrocher comme une naufragée dans l'océan à toutes ces structures virtuelles qui fleurissent partout comme de nouvelles béquilles. Je n'en veux pas. Je fais le choix d'être patiente, d'être à l'écoute en moi de cette petit voix qui chuchote : "attend. Ne te précipite pas. N'aie pas peur de la peur. N'aie pas peur de ne pas savoir. Attend. N'aie pas peur de perdre le contrôle, n'ai pas peur du vide. Attend. Laisse le vide vivre un peu. Laisse les dernières structures moribondes s'en aller. Attend. Par contre, regarde, observe, ressens  et vis ce qui te nourrit en profondeur."

Depuis, ça va nettement mieux. J'ai mis les mains dans la terre de mes jardinières pendant 3 bonnes heures cet après-midi, planté, raclé, déterré, rempoté. Discuté avec les insectes, remercié mes plantes aromatiques. Un vrai bonheur. J'ai écouté mes enfants, on a ri pour des bêtises. Préparé un déjeuner, équilibré, savoureux. J'ai pris des nouvelles de ma famille, de mes amis, longuement parfois. Me suis assise les mains et les ongles pleins de terre, sur le rebord de ma terrasse et on a papoté 1 heure avec les voisines, penchées 3 balcons au-dessus. Le soleil a caressé mon visage, c'était divin. C'était la vie.

Alors oui, la privation de liberté est une contrainte ultra forte, une limite de poids. Peut-être d'ailleurs allons-nous en prendre la vraie mesure, nous, qui n'avons connu "que" cela. Je comprends mieux aujourd'hui pourquoi je n'arrivais pas à me séparer de l'Attrape -rêves  "Attrape ta liberté pour toujours ! " créé en juillet 2019... Il me semble clair qu'aujourd'hui, nous expérimentons dans le dur toutes les notions qui fondent la liberté. Et, oui, cela va durer un temps. Oui, il y a déjà des conséquences difficiles et abrupts dans nos vies sur plusieurs plans.

Mais, au fond de mon cœur, lorsque j'entre dans le silence, il y a 2 mots qui chantent à l'unisson : paix et amour.

Alors, j'accepte le vide du moment et ceux d'après. Car l'espoir est bien plus fort que la peur et transcende tout. Et quand je me branche dessus, mon cœur chante et danse comme jamais. Et de cela est en train de naître une joie nouvelle comme un nouvel état qui pourrait bien me renverser. Pour l'instant, c'est un bébé-joie. Alors, je décide de prendre le temps de l'arroser et de la faire grandir, pour que ses racines, bien plantées dans ma terre, soient solides, pérennes et profondes.

Et pour cela, j'accepte le vide actuel.

Mille tendresses à toutes les Beautés de la Terre. Et courage.

Pour vous accompagner, la carte du Jeu de Beauté tirée lors du dernier cercle de femmes mi- mars (magnifique , hein les filles !!!) : La paix. Et 2 autres qui me semblent intéressantes.

 

Love

 

Caroline SIMON

Accompagnatrice holistique du féminin et du masculin / Énergéticienne / Éco-créatrice d'objets d'intentions / Semeuse de Beauté/ Auteur... heureuse